Quotes in Tamil

சிருஷ்டிகளை எவ்வளவுக்கு அதிகமாய் நேசிப்போமோ அவ்வளவுக்கும் சர்வேஸ்வரனை அற்பமாய் நேசிப்போம்

- அர்ச். பிலிப்புநேரி

"சிருஷ்டிகளில் நின்று உங்களிருதயத்தை யகற்றி, கடவுளைத் தேடுங்கள். அப்போது அவரைக் காண்பீர்கள்

- அர்ச். தெரேசம்மாள் -

சர்வேஸ்வரனுக்குச் சொந்தமாயிராத அற்ப நரம்பிழை முதலாய் என்னிருதயத்தில் இருப்பதாகக் கண்டால் உடனே அதை அறுத்து எறிந்து போடுவேன்

- அர்ச். பிராஞ்சீஸ்கு சலேசியார்

வெள்ளி, 18 அக்டோபர், 2024

CREDERE DEO, CREDERE DEUM, CREDERE IN DEUM POUR L'HISTOIRE D'UNE FORMULE TRADITIONNELLE

 CREDERE DEO, CREDERE DEUM, CREDERE IN DEUM

POUR L'HISTOIRE D'UNE FORMULE TRADITIONNELLE

À la question 2 de la II' II", saint Thomas, pour élaborer une analyse de la psychologie de l'acte de foi, utilise une distinction, qu'il fait remonter à saint Augustin (sed contra), entre credere Deo, credere Deum, et credere in Deum. Cette formule triple est devenue classique. Nous voudrions ici présenter à son sujet quelques remarques d'ordre grammatical ou textuel, par lesquelles nous essaierions d'en déterminer l'origine et de préciser en même temps la portée de l'usage qu'en fait la théologie. Nous l'étudierons successivement dans le Nouveau Testament et dans saint Augustin.

I. La formule scripturaire.
C'est à partir des textes du Nouveau Testament — ou plus exactement de la traduction latine dont il se servait — que saint Augustin en est venu à formuler la distinction qui nous occupe. Il est donc bon de se demander quelles conclusions les textes nous permettent de tirer.

  1. L'état des faits.
    a) Construction.
    Dans le grec classique, πείθω (au sens de croire) se construit régulièrement avec πρὸς ou la proposition infinitive. Il n'est jamais suivi d'une préposition ni de l'accusatif, en dehors de l'accusatif neutre adverbial (ἔτι...). Il est suivi au datif du nom de la personne, ou du signe auquel on croit :

    • Euripide, Électre 710 : Ἀρτίων οἶνος τὴν τῇ κεφαλῇ.
    • Cf. Actes, 8, 12 : Ἀντιλεγὼν τὸν Χριστόν.

    MOULTON-MILLIGAN, The Vocabulary of the Greek Testament, pp. 514-515, ne donnent dans les papyri pas d'autre exemple que πιστεύω.

    Dans le Nouveau Testament, on trouve les constructions suivantes :

    • sans complément,
    • avec accusatif neutre (Luc 11, 26 : πιστεύετε τούτου),
    • ou la proposition infinitive.
    • datif (39 fois).
    • EIS TINCI (45 fois, surtout dans saint Jean).
    • ἐν τῷ (7), ἔξω (6), ἐν τῷ (1 fois, Marc 1, 15 ; ἔξω 3, 15 est discutable, v. ci-dessous, p. 151 n. 2).

    b) Construire.
    Πιστεύω, dans le grec classique, se construit avec un complément d'objet au génitif, ou avec ἐν et le génitif.

    Dans le Nouveau Testament (rappelons que πιστεύω ne se trouve pas dans saint Jean) :

    • Génitif d'objet : Rom. 3, 22, πίστις Χριστοῦ.
    • ἐν et accusatif : Actes 24, 24, πιστεύων τῷ Χριστῷ.
    • ἐν et datif : I Timothée, 3, 13, ἐν Χριστῷ.
    • ὑπὸ et accusatif : Hébreux 6, 1, τῆς ἀρχῆς τῆς πίστεως.
    • πρός et accusatif : I Thessaloniciens, 1, 8 : ὑμῶν ἡ πίστις ἐν τῷ θεῷ.
      On a aussi le génitif subjectif : Col. 2, 15, ἐν Χριστῷ.
  2. Qu'inférer de cet ensemble de faits ?
    La grammaire peut donner deux raisons de cette différence d'emploi entre le grec classique (πιστεύω) et le grec du Nouveau Testament (ἐν et ἔξω).

  • L'influence de la construction hébraïque,
  • et la tendance de la Koinè à substituer ἐν et accusatif à ἔξω et datif, au sens local aussi bien qu'au sens métaphorique (voir par exemple :
    • Luc 9, 61, ὁ ὄχλος.
    • Luc 11, 7, καὶ Κύριε.
    • Pap. Tebt. 1, 38, 14 (113 a), ἐν Ὀρθοδόξων.
    • KA I BEI, Epigr. 134, ἐν Τυρρίων.

Cette tendance a d'ailleurs ses origines dans le grec classique et a continué en grec moderne jusqu'à l'élimination complète de ἐν, auquel s'est substitué ἐν.

On retrouve là les deux séries de faits et d'influences qui donnent au grec du Nouveau Testament sa physionomie particulière, et qu'il ne faut négliger ni l'une ni l'autre.

Dans ces conditions, il semble difficile de chercher à faire fond sur le texte de saint Jean pour établir la distinction que fera saint Augustin entre credere Christo et credere in Christum. Jean écrit tantôt πιστεύειν τῷ Χριστῷ et tantôt ἐν τῷ Χριστῷ, sans qu'il y ait à ces variantes une raison toujours bien apparente, et les développements d’Ed. K. ABBOTT, Johannine Vocabulary, pp. 19-80, surtout 31-32, ne sont pas toujours pleinement convaincants.

Peut-être, dans un texte comme Jean 6, 29-30, pourrait-on, avec J. H. MOULTON (A Grammar, I, p. 67) et J. HUBY (De la connaissance de foi dans saint Jean, R. S. R., XX (1931), pp. 407-408), voir dans πιστεύετε εἰς τὸν ἐμε (29), une demande de Jésus à une foi inconditionnée en sa personne, et dans le πιστεύειν des Juifs (30), la simple foi aux signes de la révélation. En tout cas, il semblerait que ce soit dépasser les faits que de voir dans ces alternances une affirmation de l'identité en Jésus de l'objet et du témoin. Cette assertion théologique a d'autres fondements que ces menus faits grammaticaux.

De même, dans saint Paul, Rom. 4, 3 et 5, il n'y a pas à chercher une nuance de sens entre πιστεύειν et ἐν Χριστῷ (cf. saint Thomas, in 4. ad Rom. IV, lec. 1). Voir encore Rom. 10, 14.


II. Le texte de Saint Augustin. Il vaudrait peut-être la peine de suivre l'histoire de cette formule scripturaire à travers toute l'exégèse patristique. Nous nous bornerons à quelques notes sur Saint Augustin, puisqu’il est celui qui domine toute la théologie occidentale, y compris Saint Thomas lui-même.

De Saint Augustin, nous avons sur ce thème de nombreux textes. Citons les suivants :

  • Enarr. in Ps. LXXVII, 8; P. L. 36, 988 : "...Hoc est etiam credere in Deum; quod utique plus est quam credere Deo. Nam et homini cuilibet plerumque credendum est, quamvis in eum non sit credendum. Hoc est ergo credere in Deum, credendo adhaerere ad bene cooperandum bona operanti Deo."

  • Tr. in Joann. XXIX, 6; P. L. 35, 1631 : "...Ut credatis in eum, non ut credatis ei; non autem continuo qui credit ei, credit in eum... Rursus etiam de apostolis ipsius possumus dicere: Credimus Paulo sed non credimus in Paulum; credimus Petro, sed non credimus in Petrum... Quid est ergo credere in eum? Credendo amare, credendo diligere, credendo in eum ire, et eius membris incorporari. Hoc est ergo fides quam de nobis exigit Deus."

  • Tr. in Ioann. LIII, 10; P. L. 35, 1778 : "Fides autem Christi est credere in eum, qui iustificat impium; credere in mediatorem."

  • Enarr. in Ps. CXXX, 1; P. L. 37, 1704 : "...Omnes qui credunt in Christum, et sic credunt ut diligant. Hoc est enim credere in Christum, diligere Christum; non quomodo daemones credebant, sed non diligebant... Nos autem sic credamus, ut in ipsum credamus, diligentes eum."

  • Serm. CXLIV, De Verbis Evang. Ioannis, 16, 2; P. L. 38, 788 : "Multum interest, utrum quisque credat ipsum esse Christum, et utrum credat in Christum. Nam ipsum esse Christum et daemones crediderunt, nec tamen in Christum daemones crediderunt. Ille enim credit in Christum, qui sperat in Christum et diligit Christum. Nam si fidem habet sine spe et sine dilectione, Christum esse credit, non in Christum credit. Qui ergo in Christum credit, credendo in Christum, venit in eum Christus, et quodam modo unitur ei et membrum in corpore eius efficitur. Quod fieri non potest, nisi et spes accedat et caritas."

Sur le mouvement vers le Christ inclus dans la foi "in Christum", voir encore :

  • Tr. in Joann. XLVIII, 3; P. L. 35, 1741 : "Accedere est credere, qui credit accedit."
  • Serm. CXXXI, De Verbis Evang. Ioannis, 6, 2; P. L. 38, 730 : "Ubi credis, ibi venis; ad illum enim qui ubique est, credendo venitur, non navigando."
  • Contra duas epist. Pelag. I, 37; P. L. 44, 567-568.

Les Sentences de Pierre Lombard (III, D. 23), suivies par tous les théologiens postérieurs (voir par exemple Saint Thomas, III Sent. D. 23, q. 2, art. 2, qle 2, et lieux parallèles), citent un texte très complet qu'elles attribuent à Saint Augustin. Les éditeurs nous renvoient au Sermo de Symbolo 1, alias 181 de tempore; P. L. 40, 1190-1191 :

"Non dicit, Credo Deum, vel credo Deo, quamvis et haec saluti necessaria sint. Aliud enim est credere illi, aliud credere illum, aliud credere in illum. Credere illi est credere vera esse quae loquitur; credere illum, credere quia ille est Deus; credere in illum, diligere illum. Credere vera esse quae loquitur, multi et mali possunt; ...credere autem ipsum esse Deum, et daemones possunt. Credere vero in Deum, soli noverunt qui diligunt illum, qui non solum nomine Christiani sunt, sed et factis et vita, quia sine dilectione fides mortua est... Nos ergo qui per adoptionem gratiae filii Dei sumus, dicendo, Credo in Deum Patrem omnipotentem; hoc est, sic ei credamus, ut ei per dilectionem adhaereamus."

Le Sermo de Symbolo, manifestement composé de réminiscences des textes authentiquement augustiniens cités ci-dessus, n'est pas de Saint Augustin. C'est une compilation faite de fragments d'Augustin, qui encombrent les appendices de ses œuvres authentiques. D'après la note des Bénédictins (1), on y trouve des fragments de Rufin, de Saint Césaire, de Saint Grégoire, ainsi que d'un autre texte pseudo-augustinien, le sermon 242, de Symbolo VI, ad competentes (P. L. 39, 2191; de Fauste de Riez?).

On remarquera une chose intéressante pour le théologien : dans les textes cités d'Augustin qui forment le fond de cette compilation, il s'agit (sauf dans le premier) de la foi au Christ : credere in Christum, diligere Christum, etc. Le compilateur parle de la foi en Dieu : « credere in illum (Deum), diligere eum, etc. ». Et c'est sous cette forme que le texte passe dans la tradition théologique.

Citons, par exemple, Bède, In Iac. 2, 23; P. L. 93, 22 (dans la glose de Walafrid Strabon, Éd. de Douai, 1617, t. V, 1281). Yves de Chartres, Serm. 23, de Symb. Apost.; P. L. 162, 604. Abélard, in Ep. ad Rom. I. II; P. L. 178, 840. (Il est inutile de transcrire les textes, ils se reproduisent avec des variantes insignifiantes).

Pourquoi et comment s’est opéré ce léger décalage du texte augustinien ? La question mérite d’être posée aux historiens de la théologie, qui verront peut-être une tendance à donner à la formule d'Augustin une portée plus absolue, pour l’introduire dans une théologie de la foi théologale. Progrès dans la systématisation et la construction théologique, qui n'empêche pas qu'il puisse être utile de revenir à la pensée originale d'Augustin et d’étudier avec lui la foi chrétienne.

En tout cas, cette remarque critique montre l’utilité de se reporter aux textes authentiques et de ne pas se contenter de références de seconde main : des deux textes de Saint Augustin indiqués par les éditions de la Somme à l’art. 2 de la qu. 2, aucun ne parle de credere in Deum, mais bien de credere in Christum.

Voici pourtant un autre glissement dans l’orientation du texte augustinien. Dans le credere in Christum, Augustin voit le mouvement de la charité qui nous incorpore au Christ et nous unit à lui. Ainsi encore la tradition postérieure, et Saint Thomas lui-même, dans le Commentaire de l’Épître aux Romains (ch. IV, let. 1) : "Credere in Deum demonstrat ordinem fidei in finem, qui est per caritatem : nam credere in Deum est credendo in Deum ire, quod caritas facit."

Déjà pourtant Saint Albert, in III Sent. D. 23, art. 7, avait parlé non pas du mouvement de la charité, mais de la simple tendance vers Dieu, incluse dans la foi, tensio fidei : "Fides enim innititur primae veritati; haec autem accipitur in signo, vel in seipsa... Si in signo innititur, tunc est credere Deo, hoc est, credere veracem qui dicit,... Si autem innititur in seipsa, aut sic quod tendat in ipsam, sic est credere in Deum; aut ut assentiat sine tensione, et tunc est credere Deum."

Et de même S. Thomas aux Sentences, avec plus de précision déjà (in III Sent. D. 23, qu. 2, art. 2, qle 2) : "Ex hoc vero quod intellectus determinatur a voluntate, secundum hoc actus fidei est credere in Deum, id est amando in eum tendere. Est enim voluntatis amare." Et c'est enfin dans le De Veritate qu'il distingue définitivement le mouvement de volonté, désir du bien, essentiel à la foi, qui détermine la volonté à croire, — et le mouvement de charité surnaturelle qui ne fait que porter la foi, déjà constituée en tant que foi, acte de l'intelligence, à sa perfection de vertu : "Qu. XIV, art. 3, ad 10a : Fides non est in intellectu nisi secundum quod imperatur a voluntate. Unde, quamvis illud quod est ex parte voluntatis possit dici accidentale intellectui, est tamen essentiale fidei." "lb., art. 5, ad 4m : Ipse habitus caritatis, cum non sit intrinsecus, non potest dici forma substantialis neque accidentalis fidei." "lb., art. 6, ad 11° : Id quod fides ex caritate recipit, est sibi accidentale secundum genus naturale, sed essentiale prout quod refertur ad genus moris." La Somme enfin (2a 2ae, 2, 2) ne parle plus du tout que du mouvement de la volonté : « Si consideretur obiectum fidei secundum quod intellectus est motus a voluntate, sic ponitur actus fidei credere in Deum. Veritas enim prima ad voluntatem refertur, secundum quod habet rationem finis. »

Ainsi, à partir d'un texte traditionnel qui a servi de point de départ, mais dont on a en cours de route abandonné l'intention originale, se manifeste le progrès dans la précision et l'analyse de la doctrine.


On l'aura remarqué, ni l'Écriture, ni les textes authentiques de S. Augustin ne fournissent au théologien un point de départ ferme pour l'élaboration de son analyse du triple credere, Deo, Deum, in Deum. Faut-il en conclure que toute cette construction est fragile, et s'écroule dès lors qu'on a montré que les fondements scripturaires et patristiques sur lesquels elle s'appuie ne sont pas absolument sûrs ?

Non pas. Cette construction, avec les précisions définitives qu'elle apporte sur le rôle de l'appétit du bien dans la croyance, garde toute sa richesse, sa pénétration, et sa valeur d'analyse psychologique de l'acte de foi, quelles que soient l'origine et l'authenticité des formules par lesquelles elle s'exprime, pour se soumettre à une tradition scolaire qui lui fournissait un cadre commode.

Assurément, cette construction n'est pas fondée directement sur l'Écriture, ni même, on l'a vu, sur la tradition patristique. On ne saurait donc lui reconnaître une valeur proprement dogmatique : elle ne repose pas sur le donné révélé. Mais c'est une construction rationnelle légitime, par où l'intelligence s'essaie à mieux exprimer le contenu de sa foi ; elle garde toute sa valeur, valeur de théologie.



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FootNote

(i) BLASS-DEBRUNNER, Grammatik des N. T. Griechisch, 6th Ed., pp. 98, 110-111, 121-122; ABEL, Grammaire du Grec Biblique, p. 133; MOULTON, A Grammar of New Testament Greek, 5th Ed., p. 68. 

(ii) See the numerous examples given by BLASS-DEBRUNNER, pp. 121-122. 

(iii) Sts, 3, 15, if we read (B, WESCOTT, NESTLE, LAGRANGE), we must join ἵνα πᾶς who believes may have eternal life in him (LAGRANGE). If, on the other hand, we read εἰς αὐτόν (N, BERNARD), or ἐπ’ αὐτόν (A), it must be referred to μαρτυρεῖν. 

(iv) For example, CHRYSOSTOM, Hom. LXIX in Joann., PG 59, 377, distinguishes πίστις εἰς ὅν (Jn 12, 44) and πίστις ἐμοὶ, explaining οὓς ἐμπιστεύων ἐμοί τούς.

(v) A.-M. MACCAPERRI, Le Dynamisme de la foi selon Albert le Grand, dans.

(vi) Rev. des Sc. Phil. et Th., 29 (1940), pp. 278-303, surtout 297-299 : la tension de la foi. Et cf. M.-D. Chartrti, La psychologie de la foi dans la théologie du XIIe siècle (Études d'hist. lit. et doctr. du XIIe siècle, série), 1932, pp. 163-191.

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